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Marc Laroche, peinture

27 janvier 2012

Intouchables

Quelles que puissent être ses qualités, le succès imprévu de cet automne-hiver, Intouchables, demeure un film que l'on regarde avec quelque chose comme un fond de réticence. En examinant avec un peu d'attention cette production française qui se hisse, en termes de nombre d'entrées, à la hauteur des superproductions anglo-saxonnes destinées à drainer les spectateurs par millions -et ce n'est pas un mince exploit!-, on bute quand même sur ce qu'il faut bien appeler une gêne face à une comédie roublarde; eh oui! roublarde

Bien sûr, on nous l'a dit, redit, il s'agit d'un pur divertissement, ayant avant tout vocation à sortir un peu de leur pessimisme insondable ces Français dont la morosité record est devenue un sujet de thèse; je veux bien l'admettre; mais il reste que c'est un film qui ne remet en cause d'aucune façon l'ordre social; ou plutôt qui, en dépit des apparences, ne remet nullement en cause le désordre social.

Film dénonçant le racisme en donnant à admirer l'amitié exceptionnelle entre deux êtres que tout sépare a priori, Intouchables est, qu'on le veuille ou non, un film de culture TF1: "l'autre" est dangereux (voir le personnage du petit frère), mais heureusement il y a toujours chez "l'autre" quelqu'un avec qui ce qui est impossible face à l'ensemble le devient au niveau des relations strictement interindividuelles.

J'ai passé un bon moment avec François Cluzet et Omar Sy, mais malgré tout, si le conte est bon, sur le plan de la question sociale, le compte n'y est pas. 

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10 janvier 2012

Le vaisseau des morts

Notes de lecture

 

Le vaisseau des morts de B. Traven

 

Que l'on ne sache pas précisément qui fut exactement l'homme qui se cachait sous le pseudonyme de B. Traven ou sous d'autres masques littéraires importe peu pour ce que l'on a à dire ici du roman Le vaisseau des morts.

Ce livre, lisible en français dans une édition publiée à La Découverte, et dans une traduction signée Michèle Valencia, est une oeuvre d'une très grande force, écrite (en allemand) avec un lyrisme étrangement opérant. Ce récit à la première personne d'un paria absolu, et qui est un hymne à la volonté de rester libre et digne en toutes circonstances, nous fascine non seulement par le caractère extraordinaire de ce qui est raconté: l'odyssée d'un homme qui n'a plus d'autre Ithaque qu'intérieure à rejoindre, mais aussi par la texture même de l'écriture; en effet, lorsqu'on a trop vite admis que par exemple le Voyage au bout de la Nuit, publié en 1932, constituait un "an 1" d'une espèce nouvelle de littérature "désenchaînée", la découverte de ce texte perpétuellement aux confins de l'écriture, bourré d'argot et en même temps d'une "tenue" et d'une dignité exceptionnelles, et qui fut publié dès 1926, nous permet de placer dans une chronologie revisitée les étapes importantes de la création littéraire au cours du XXè siècle.

Il n'est qu'anecdotique de savoir si l'on peut classer ce livre dans une case réservée à l'expression d'une pensée anarchiste, car c'est d'abord par son humanité, teintée simultanément de réalisme et d'un humour toujours un peu irréaliste, que cet autre voyage au bout de la nuit, la nuit des soutes et des chaufferies infernales où des marins esclavagisés ont perdu toute identité, nous transporte.

Après Joseph Conrad, la littérature de la mer aurait pu ne pas retrouver d'écrivain du souffle de l'auteur de Typhon; eh bien ce n'est pas le cas: avec Le vaisseau des morts, c'est une œuvre majestueuse dans laquelle voudront s'embarquer pour une inoubliable traversée tous ceux qui ne peuvent se passer de relire Le Nègre du Narcisse ou Lord Jim.

11 décembre 2011

Un peintre, le dimanche

Par où commencer? Sans doute par une brève présentation:

je suis Marc Laroche, enseignant de lettres et peintre depuis 40 ans et plus.

C'est d'ailleurs à la peinture que va être consacré ce blog; on y trouvera des images de ce que j'ai peint, je peins, qu'il s'agisse de tableaux désormais dans des collections privées ou d'oeuvres disponibles; mais aussi des considérations sur ma conception de la peinture.

Ma production est déjà visible au sein de galeries virtuelles collectives, et ce blog personnel sera en lien avec ces fenêtres d'expositions plurielles.

Marc Laroche

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Marc Laroche, peinture
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